Quand j’ai fait mon premier bivouac en montagne sans réelle expérience, j’ai appris à la dure que « minimal » ne veut pas dire « léger au point d’être dangereux ». Deux nuits en altitude, parfois loin d’un sentier balisé, demandent un équipement pensé pour la sécurité, le confort suffisant pour bien récupérer et la simplicité d’utilisation. Voici la version que j’utilise et que je recommande : un kit minimal mais fiable pour réussir un bivouac de 48 heures en montagne, même si vous débutez.
Mon principe de base : sécurité avant tout
Avant tout, j’applique une règle simple : si un objet augmente significativement la sécurité ou la capacité à gérer une mauvaise nuit (hypothermie, blessure, météo capricieuse), il reste dans le sac. Le but n’est pas d’atteindre un poids record, mais d’arriver vivant, reposé et prêt à repartir.
Abri et couchage
L’abri est l’élément non négociable. Pour deux nuits, je prends toujours :
- Une tente légère 3 saisons (1 place si solo) : j’aime la MSR Elixir pour sa robustesse ou la Big Agnes Copper Spur pour le compromis poids/confort. Si vous cherchez ultra-mince et que vous savez monter un tarp, un tarp bien installé + tapis + sac de couchage peut suffire, mais pour un débutant la tente est plus rassurante.
- Un sac de couchage adapté à la température : pour la montagne j’ai un sac confort -5 °C (par ex. Rab Neutrino Pro ou Mountain Hardwear Phantom), car les nuits peuvent être froides même l’été.
- Un matelas isolant : Therm-a-Rest NeoAir ou un matelas en mousse si vous voulez du robuste et pas cher. L’isolation (R-value) est primordiale pour éviter la perte de chaleur vers le sol.
Vêtements : superposition et polyvalence
Je recommande d’adapter aux prévisions météo, mais en règle générale :
- Couche de base respirante (merinos ou synthétique) : pour la nuit et la journée.
- Une couche intermédiaire chaude : polaire ou doudoune synthétique/duvet compressible (Rab, Patagonia).
- Une veste imper-respirante (Gore-Tex ou équivalent) : indispensable contre la pluie et le vent.
- Pantalon léger mais résistant, et un surpantalon imperméable si la pluie est probable.
- Bonnes chaussettes (laine mérinos), bonnet, gants légers + gants plus chauds si froid prévu.
- Une paire de rechange de sous-vêtements et de chaussettes dans un sac étanche.
Cuisson et alimentation
La nourriture doit être dense en énergie et facile à préparer :
- Réchaud léger : Jetboil Flash ou MSR PocketRocket pour la rapidité et faible encombrement. Pour un kit plus rustique, le Trangia (alcool) est fiable.
- Un petit popote ou casserole, gobelet et cuillère/fourchette.
- Carburant adapté (cartouche gaz ou alcool) avec un peu de marge.
- Repas déshydratés, barres énergétiques, fruits secs, chocolat, poudre de boisson (électrolytes).
- Snack de sortie : j’emporte toujours du fromage sec ou du saucisson si la chaleur le permet — calories & plaisir !
Eau et purification
En montagne, la gestion de l’eau est critique :
- Gourde ou poche à eau (1,5 à 2 L au minimum selon l’itinéraire).
- Solution de purification : pastilles (Micropur), filtre léger (Sawyer Mini) ou stérilisateur UV (SteriPEN) si votre budget le permet. Je préfère un filtre Sawyer + pastilles en secours.
Navigation et communication
Même si vous suivez un sentier, prévoyez :
- Carte topographique et boussole : je les mets toujours, pas d’excuse numérique seulement.
- GPS/Smartphone avec application hors-ligne (Komoot, Maps.me) et batterie externe (Power bank 10 000 mAh minimum).
- Un moyen d’alerte : VHF ou balise PLB/InReach pour zones sans réseau si vous partez loin. Pour les itinéraires classiques, un téléphone chargé et votre plan de route communiqué à quelqu’un suffisent.
Sécurité et trousse de secours
Un petit kit bien garni fait la différence :
- Trousse de secours basique (compresses, pansements, sparadraps, bande, antiseptique), suture adhésive si vous savez l’utiliser.
- Médicaments personnels (anti-inflammatoires, antihistaminiques, anti-nauséeux si nécessaire).
- Couverture de survie, sifflet, lampe frontale (Petzl Actik ou similaire) avec piles de rechange.
- Couteau multifonctions (Leatherman ou Victorinox).
Petits plus qui pèsent peu mais sauvent des nuits
- Housse étanche pour sac ou sacs plastiques pour garder vêtements et électronique au sec.
- Sangles élastiques pour fixer la tente, bâtons de randonnée (aident énormément à la montée et à la stabilité), crampons légers selon saison.
- Allume-feu fiable (briquet + firesteel) et paracorde.
| Catégorie | Élément essentiel | Exemple |
|---|---|---|
| Abri | Tente 1p/ tarp + matelas | MSR Elixir / Therm-a-Rest |
| Couchage | Sac -5°C | Rab Neutrino |
| Cuisson | Réchaud + popote | Jetboil / MSR PocketRocket |
| Eau | Filtre ou pastilles | Sawyer Mini / Micropur |
| Sécurité | Lampe + trousse + moyen d'alerte | Petzl + PLB/InReach |
Emballage et répartition du poids
Pour un débutant, je recommande un sac à dos 30–40 L : suffisant pour tout garder organisé sans trop de tentatives d’optimisation. Placez votre sac de couchage au fond, les objets lourds (réchaud, nourriture) près du milieu et contre votre dos. Les couches rapides d’accès (veste pluie, carte, lampe) doivent être en haut ou en poche.
Conseils pratiques
- Testez votre matos avant : mon erreur initiale a été d’ouvrir un réchaud neuf sous pluie — pas top. Faites un essai à la maison ou sur un court bivouac.
- Apprenez à monter votre tente/tarp plusieurs fois : au premier bivouac, je suis restée 20 minutes dans la pluie à tâtonner. Inutile et froid.
- Économisez les calories : planifiez vos repas pour minimiser la cuisson. L’eau chaude pour réhydratation, une soupe liofilisée et une barre, c’est souvent suffisant.
- Respectez l’environnement : feux interdits en altitude, emportez vos déchets et laissez l’endroit tel que vous l’avez trouvé.
Si vous voulez, je peux vous préparer une liste imprimable (checklist) au format A4 ou un pack matériel selon votre budget (débutant / intermédiaire / léger). Dites-moi vos priorités : confort, poids ou budget, et je vous oriente vers des modèles concrets et une liste optimisée.
